"Le corps humain, et plus particulièrement le corps féminin, est, dans mon travail, mon meilleur terrain d’exploration. Dans ce corps s’incarnent le poids de mes réflexions et de mes émotions qui se traduisent par des conflits et des incompréhensions entraînant cette tension si présente et si matérielle dans mes sculptures. Avec l’appropriation de la technique du bronze soudé, j’ai trouvé le moyen de matérialiser les sentiments et les attitudes que j’avais cherché à exprimer à travers d’autres techniques. Je ne travaille pas le bronze de façon traditionnelle : je commence par les pieds - qui ont une grande importance - puis je “monte” en mettant en place les lignes principales de la pièce, et “j’habille” cette structure en soudant des morceaux de bronze que je coupe, tape, tords. Une fois ces morceaux assemblés, je griffe le bronze à l’aide d’une meule ou d’une scie circulaire pour lui donner du relief et faire vibrer la matière, et cette matière ainsi travaillée donne à l’œuvre une très grande force et charge émotionnelle."
Les anges sont apparus dans l’œuvre d’Alessandro Montalbano avec Icaro en 1996 comme une réponse mystique à la perte d’un proche cette même année. Ils témoignent évidemment d’une présence sacrée, divine, mais le message va très souvent bien au-delà. L’ange témoigne de ce besoin spirituel qui persécute chaque être à un moment ou à un autre de son existence, et s’ils ont les ailes déchiquetées, en lambeaux, c’est qu’ils ont touché les hommes au plus près, mais, bien que ce contact les ait profondément meurtris et humanisés, ils gardent l’espoir de leur mission. D’ordinaire asexués, les anges sont féminins chez Montalbano, car bien plus qu’une créature céleste, c’est aussi l’image positive de la femme, c’est-à-dire l’espoir qu’elle représente pour l’homme. D’un point de vue plastique, ce sujet va lui permettre de rendre compte de la tension entre la matérialité d’un corps et l’immatérialité de ce que l’idée d’un ange implique. Cela se traduit, par exemple, par les torsions dynamiques de ce corps à la fois attiré vers le haut mais en même temps fortement rattaché au sol par les pieds auxquels l’artiste attache beaucoup d’importance. Le corps de ces anges sera aussi bien en peinture qu’en sculpture la matérialisation de toutes les recherches menées sur les “traits”, mais également sur le vide, le plein et le rythme.
BRONZE ET ACIER PEINT
"Avec mes bronzes peints, j'essaie à travers une peinture quasi tribale "d'exploser" ces creux et ces pleins dans un tourbillon agité mais bien proportionné et guidé par un certain rythme voulu et essentiel à mon œuvre. Avec ces bronzes peints, maintenant, je veux remettre en question ces fameux vides et pleins pour leur donner une autre lecture dans l'intention de pousser encore plus loin la perception de ma sculpture. L’écriture picturale réalisée sur la sculpture (traits, points, ronds...) est très similaire à celle qui caractérise mes tableaux et n’est par conséquent pas une peinture anécdotique qui serait juste là pour embellir l’œuvre. Cette peinture apporte une toute autre façon d’appréhender la sculpture, d’y découvrir les vides et les pleins qui constituent l’essentiel de ma recherche en tant que sculpteur."
"Le corps de mes chevaux est marqué par une très grande tension, mais aussi torsion, c’est un corps énergique qui n’est pas simplement posé sur ses quatre jambes, mais dans des positions parfois complètement impossibles pour l’animal. C’est un cheval qui est aussi parfois représenté souffrant et auquel je prête des sentiments humains. L’image du cheval, le puissant symbole que celui-ci évoque à notre esprit est d’autant plus renforcé que j’essaie de le doter d’une très grande dynamique visuelle. La tension matérialisée dans le corps du cheval, dans l’évocation de la lutte contre la mort, c’est l’incroyable force et la capacité que possède en fait l’homme à se remettre des épreuves et des souffrances qui lui sont infligées."
"Depuis mon installation dans le Sud de la Bourgogne, je «fréquente» au quotidien vaches, veaux mais surtout taureaux, qui en tant que peintre et sculpteur m’ont fortement inspiré. La plastique de cet animal me fascine, tant par sa puissance que par son harmonie. De là est née la série Mon voisin en hommage au taureau charolais qui vit dans le pré qui touche ma maison et avec qui j'ai instauré le dialogue... "
SCULPTURES MONUMENTALES
SCULPTURES 1988 - 1994
A son arrivée à Paris à la fin des années 80, Montalbano commence sa véritable expérience de sculpteur après avoir revisité les techniques et matériaux utilisés aux Beaux Arts comme la terre cuite, le plâtre ou le marbre. Ses perspectives deviennent alors de plus en plus complexes : assemblages de bois, plâtre et métal. Dans ce travail d’assemblage, le rythme tient une place très importante. Ce sont les vides et leur confrontation avec les parties pleines, qu’elles soient en plâtre, en bois ou en métal, qui provoquent le rythme : "créer le vide à travers le plein et remplir celui-là en construisant le rythme”. C’est avec ces assemblages de plâtre, métal et bois qu’il obtiendra en 1994 le Prix Fondation Princesse Grace auquel il participa sur invitation de César qui appréciait beaucoup ce travail.
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