La couleur doit agir en peinture de la même façon que le travail et la puissance du bronze en sculpture, c’est-à-dire donner la même charge en force, en rythme et en intensité. Il y a en effet, et c’est ce qui frappe lorsque l’on regarde les peintures de Montalbano, une explosion chromatique, une saturation des couleurs. Mais il ne s’agit pas d’en faire un usage abusif, et comme le dit Matisse : “Une avalanche de couleur reste sans force. La couleur n’atteint sa pleine expression que lorsqu’elle est organisée, lorsqu’elle correspond à l’intensité de l’émotion de l’artiste”. Ce qui compte pour Alessandro Montalbano, ce sont les rapports, les masses colorées, leur confrontation par complémentarité ou par association inattendue de couleurs qui ne vont, a priori, pas ensemble. La force, c’est cela même que l’artiste veut faire sentir à tout prix lorsque l’on est face à l’une de ses œuvres.
Alessandro Montalbano entretient l’exigence d’une création forte et très personnelle. Ce qui est important, c’est la manière dont l’artiste instaure un langage qui lui est propre, un langage expressif où priment sensation et instinct. Ce graphisme vigoureux, cette audacieuse confrontation des couleurs, ces traits impulsifs et paradoxalement très maîtrisés, le rythme qui s’en dégage, autant d’éléments stylistiques qui caractérisent son écriture, sa force d’expression.
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PORTRAITS
La peinture est pour Montalbano une manière de compenser certains “manques” imposés par la sculpture : l’absence de la tête de la plupart de ses sculptures, par exemple, qu’il va pouvoir combler en peinture par la réalisation de portraits. La volonté de l’artiste est de créer une ressemblance à la fois physique et mentale avec le modèle. Le visage s’impose de lui-même, mais l’intuition de l’artiste face à la personne, sa sensation associées à son écriture plastique priment avant tout. Dans ces portraits, on sent très nettement la rapidité et l’énergie du pinceau. Mais bien qu’elle soit apposée avec vélocité, la touche n’en est pas moins nette et précise et définit efficacement ce à quoi elle est destinée. Tout autant utilisée que son pinceau, Montalbano a toujours à la main une petite spatule souple avec laquelle il “gratte” la peinture pour laisser à la place ses fameux traits. A cette façon d’enlever de la “matière peinture”, on sent vraiment là le travail de sculpteur très présent dans ses tableaux. Les traits réalisés avec cette spatule agissent en peinture comme ceux faits à la scie circulaire en sculpture, c’est-à-dire qu’ils produisent le même effet de concentration de la tension sur la matière qu’elle soit bronze ou peinture.
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TAUREAUX
"Depuis mon installation dans le Sud de la Bourgogne, je «fréquente» au quotidien vaches, veaux mais surtout taureaux, qui en tant que peintre et sculpteur m’ont fortement inspiré. La plastique de cet animal me fascine, tant par sa puissance que par son harmonie. De là est née la série Mon voisin en hommage au taureau charolais qui vit dans le pré qui touche ma maison et avec qui j'ai instauré le dialogue... "
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CHEVAUX
La volonté de Montalbano est d’aborder et d’interpréter avec justesse les luttes et les tensions qui résident en l’homme, mais il est important de savoir mettre ces conflits à distance, voire les dédramatiser en faisant preuve d’humour. C’est ainsi que l'artiste va reprendre en peinture les mêmes thèmes développés qu’en sculpture mais en exerçant un regard critique sur ces questions qui se posent à lui. Il va alors tourner en dérision ces rapports si compliqués que sont pour lui ceux existants entre l’homme et la femme. Une importante partie de sa production en peinture va donc être caractérisée par cette “parodie” des thèmes qui le préoccupent. Cela se vérifie à travers les couples de femmes et de chevaux qu’il faut bien sûr interpréter comme un couple homme - femme. Leurs difficultés à coexister sont ici traitées sur un mode plus léger. Les chevaux de Montalbano adoptent souvent en peinture des expressions humaines. Ainsi, la figure du phallocrate qu’incarne le cheval est moquée à travers l’air supérieur et fier que l’artiste lui donne et le rend de cette façon à la fois drôle et attachant.
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JAZZ
“Depuis que je joue du saxophone ténor dans un groupe (Alpach'Jazz) et que je découvre le jazz grâce à la pratique de mon instrument et en écoutant les grands jazzmen, je me nourris de cette musique qui possède en elle à la fois rigueur et liberté.
Ma peinture se trouvait justement à un moment charnière où j’avais incontestablement besoin de liberté mais ne parvenais pas à trouver le sujet et l’état d’esprit capable de m’amener vers cette dimension. Je me suis alors approprié ce thème du jazz et j’ai cherché à rendre à travers ma peinture ce que je ressentais. Et puisque le saxophone pour un saxophoniste, le piano pour un pianiste ou la trompette pour un trompettiste est en permanence dans son esprit, dans sa tête, la première image qui m’est venue est celle de l’instrument posé sur la tête. Et c'est ainsi que j’ai commencé la série sur le jazz qui évolue sans cesse au gré de mes inspirations musicales, nourries par les plus grands musiciens, mais aussi par l'atmosphère particulière et intime des clubs de jazz.
En jazz comme en peinture, il y a la nécessité du savoir, de la technique, mais le but est de réussir à s’en affranchir pour atteindre la liberté et la spontanéité recherchées...
Le rythme est au centre de mon travail et c’est en ce sens que le thème du jazz était en quelque sorte inévitable pour moi afin d'unir rythme musical et rythme pictural. Cette recherche du rythme va s’exprimer à travers ma peinture par des jeux de contraste entre les différents plans qui composent le tableau : aplats de peinture, collages, éléments abstraits purement graphiques tels que les traits, les points, les ronds..."
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SERIES : APOLOGIES, LES FLEURS, LE DESIR
Dans la série intitulée Apologie, les tableaux montrent une végétation luxuriante baignée de soleil et de vie où l’exaltation créatrice de l’artiste s’exprime avec fougue et enthousiasme par un graphisme impétueux, une explosion chromatique, une composition tumultueuse.
C’est l’idée d’un monde entre ciel et terre où les forces positives de la nature tentent d’imposer leur règne, une nature aujourd’hui bien maltraitée qui recèle pourtant en elle le secret du renouveau perpétuel, de l’éternité.
La série Le Désir est une représentation du pouvoir évocateur de certains objets, comme ici des chaussures féminines, qui ont à eux seuls la capacité à provoquer dans notre esprit la possibilité de situations multiples. L’artiste, en mettant ces objets en scène, laisse à chacun la liberté d’imaginer ce qui se passe juste à côté...
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PEINTURES 1992 - 1995
Dans cette période (1992 - 1995), la recherche de construction et d'assemblage de la forme en sculpture a une grande répercussion sur le travail de peinture. Les corps sont construits par des plans, des masses et par des volumes très marqués. Les rapports entre les deux disciplines sont tout à fait visibles à travers la série des Vénus I, II, III et IV de 1994 par exemple, où il s'agit là de la transcription directe d'une sculpture en peinture.
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PEINTURES 1988 - 1990
"La peinture et la sculpture sont comme mes deux jambes : j'ai besoin de l'une et de l'autre pour avancer".
C'est à cette époque que Montalbano débute réellement son expérience de sculpteur à travers la terre cuite et le plâtre. Pour autant, ce mode d'expression ne se substitue pas à la peinture mais au contraire, la nourrit et l'enrichit. Ses peintures évoluent vers une structure de la forme plus solide et plus complexe. Cette évolution est également due à tout un travail d'étude sur la danse qu'il observe et dessine à l'Opéra Garnier et où le mouvement, les torsions du corps et son évolution dans l'espace vont devenir primordiaux.
La sculpture est alors très présente au travers même de sa peinture : les formes vont s'arrondir et se déployer dans le champ du tableau telle une sculpture dans l'espace (Danseuse, Une femme, Le jeu). La femme est alors une Vénus callipyge et sensuelle, dont le corps généreux n'est jamais inerte et mou, mais tonique et énergique.
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LES INTERIEURS 1985 - 1987
En 1985, alors qu’il n’est encore qu’un jeune étudiant des Beaux-Arts de Florence, Alessandro Montalbano crée la série des Intérieurs (Interno). Il s’agit de vues d’ateliers où sont enchevêtrés chevalets et tabourets de peintre. Ces chevalets sont vides pour la grande majorité d'entre eux, ils ne portent aucune toile, leur forme se dresse comme des pics. Ces peintures représentent les tourments du jeune artiste au seuil de sa carrière, face aux doutes et aux perplexités que celle-ci peut supposer. La gamme chromatique de ces tableaux parfois sombres mais d’une grande richesse de teintes, révèle dès cette époque la passion de Montalbano pour la couleur et son organisation sur la toile.
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